LAMPEDUSA BEACH – création 2018

LAMPEDUSA BEACH – Premier volet de La trilogie du naufrage de Lina PROSA
Traduit de l’italien par Jean-Paul MANGANARO
Mise en scène de Eleonora Romeo / Cie ERRE
Avec Stefania Ventura
Musique originale – Jamespange & Eric Craviatto
Décor – Damien Gandolfo
Lumière – Franck Michallet et Damien Gandolfo

L’HISTOIRE

Une charrette de la mer pleine de réfugiés coule dans le détroit en face de Lampedusa.
Les réfugiés dans l’obscurité de la nuit se débattent dans l’eau. La plupart d’entre eux se noient,
meurent, on le comprend en raison du silence qui descend graduellement sur l’endroit du désastre.
Une jeune femme réussit à s’accrocher à ses lunettes tombées dans l’eau.
Pendant quelques instants, Shauba parvient à rester à la surface comme si ses lunettes étaient
une bouée de sauvetage. Puis comme une bouée de sauvetage percée, elles la font aller
lentement vers le bas…toujours plus bas…lentement…si lentement…
Le rythme de la descente correspond à celui de l’écriture. C’est ainsi que se déroule une odyssée
sous-marine, faite de souvenirs personnels et d’expériences physiques extraordinaires.

EXTRAITS

« Une recommandation.

Tu dois monter parmi les premiers.

Vite. Dès l’ordre d’embarquement, tu dois courir à proue.

À proue, Shauba ! Tu dois aller à proue.

Le bateau est découvert, sans abri du soleil.

Et même s’il y en avait, il faudrait faire tes comptes avec une masse

D’Affricains qui ont le même besoin d’être à l’abri du soleil.

Vous serez sept cents à partir.

Sept cents corps de plus pour un vieux berceau

en mesure de loger pas plus que deux jumeaux.

Tu auras besoin de lunettes.

Tu dois les garder droites vers l’horizon.

Tu dois toujours maîtriser la direction.

Avec les lunettes, personne ne peut te rouler.

Tu peux toi-même contrôler l’arrivée.

Le matelot ne dit pas toujours la vérité…»

« Au moment où je me noie j’ai besoin de te le dire,

Je dois te dire la vérité :

Les Affricaines doivent aller en Europe en avion,

Pas en bateau. »